Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse


Vous vous demandiez ou j'étais tout ce temps (si, si vous vous demandiez ) et bien j'étais perdue.
Où ça me direz vous?
Et bien chez moi.
J'errais comme une âme en peine à la recherche de la réponse à la sacro-sainte question : « mais où donc c'est'y que tout cela va nous mener ? »
Alors je déballais des cartons (oui j'ai déménagé, ça prend du temps ça aussi) et à chaque bidules déposés dans le nouvel espace fraîchement astiqué par mes soins, je me disais que décidément ce n'était pas mon truc, la gestion d'intérieur.
Ou alors pas pendant trois looooongues semaines, comme ça a été le cas.
Cartonnage, lessivage, peinturage, déballage du cartonnage, oh joie ! oh exaltation ! la noble tâche ! sentiment réconfortant du devoir accompli peut-être, mais moyen en fait.

Bien entendu je me réjouis que les taches matérielles soient gérées puisque mon homme à moi a un emploi du temps de ministre 'que même s'il voulait y pourrait pas' trouver le temps pour gérer l'habitat. Donc CQFD si je m'y colle pas, on bouffe des pizzas assis par terre sur notre matelas pendant deux mois dans un appart dégueulasse.

En ce sens (et en bien d'autres) vous noterez que je ne suis pas inutile.
Voir que je suis indispensable au fonctionnement de cette équipe qu'est la famille.
Mais je sais pas pourquoi, moi, ça m'a laissé un arrière goût.
Celui de ho hé les mecs vous auriez pas oublié la sauce dans mes pâtes ?
Parce que pour tout dire, certaines nanas ont beau me raconter qu'elles s'éclatent à driver la gestion intérieure et toutes ces taches manuelles en tout genre, moi pas.
Orff, de temps en temps, entre copains un week-end du mois d’août arrosé à la bière, j'dis pas.
Mais un mois de janvier gris et glacial, repeindre les chiottes m’envoie autant du rêve qu'un samedi après midi de soldes chez Leroy Merlin...
A la rigueur ce qui m'amuse c'est de jouer au chef de chantier (parce que j'aime quand ça dépote, mais allez savoir pourquoi les autres ça les fait pas rire...).

Bref, j'en étais là après avoir vidé le dernier carton.

J'ai bien compris que ma présence de super maman qui gère l'intendance est indispensable, sinon on vit dans une poubelle, mais je crois bien que j'ai comme un soupçon d'envie de revendiquer un peu plus......

genre soyons fous : une activité autre, diverse et variée, mais AUTRE.

Alors j'ai ressorti les conclusions de mon enquête de décembre dernier....
Souvenez-vous je venais gentiment de me faire remercier par ma fac pour cause de parentalité (a-t-on idée aussi de faire des enfants).
Pour souvenir (et pour les méchants lecteurs qui n'auraient pas été assidus) j'ai choisi de faire garder super mouflet à mi-temps, tant par envie de le voir grandir (sinon j'irais bosser à la Bourse et je me ferais plein de fric, tant qu'à porter la culpabilité de pas voir ses enfants grandir autant que ça rapporte) que par nécessité financière, le mi-temps me coûtant déjà un bras je m'étais dit que c'était plus raisonnable de s'en tenir là.

Mais voyez vous, famille, argent et études ne font plus bon ménage sous le ciel français.
Donc, pas de temps plein fac + stage = dehors, ouste la mère.

J'attends patiemment qu'une bonne fac de gauchistes m'accueille à la rentrée prochaine pour terminer mon 42eme diplômes, voyez-vous je suis collectionneuse (chacun ses marottes et sur le mur des chiottes les diplômes ça fait chic à défaut de donner du travail).
Bon bon, plus de cours donc....je continue à écrire vous me direz encore (vous êtes terriblement bavard), mais croyez moi si vous voulez ça ne nourrit pas son homme (nooooon?????)
Si.
Point de caviar et de champagne qui coule à flot au pays de l'écriture solitaire.
(ceci étant dit, une fondation vient d'ouvrir, n'hésitez pas à envoyer vos dons généreux, un don ça soulage et ça fait toujours plaisir).

C'est arrivé à ce point de mes réflexions qu'une idée folle m'est venue : pourquoi pas chercher un travail ?
Attention, pas un travail comme j'avais avant, un où tu respires même pas pendant les pauses pipi, où tu as encore le téléphone à l'oreille, ton café à la main et le boss qui tambourine à la porte.
Non, non, ça je sais d'avance c'est pas chrono-compatible avec mouflet (et avec ma santé mentale et physique, accessoirement).

Un ptit job comme disent les jeunes. Et bien voyez-vous, quand j'ai expliqué que je devais déposer mouflet chez nounou à 9h et retourner le chercher à 17h30 et que, désolée mais j'ai pas de garde le mercredi et les vacances scolaires (à savoir quinze jours toutes les six semaines), on m'a ri au nez.
Ah ah petite blagueuse que je suis qui veut bosser en pointillé en fonction des dispos de sa nounou ! Une petite claque aux fesses et on m'a renvoyé chez moi.

Devant mon ordi.

Non pas que j'y sois pas bien hein, mais bon ça crée pas des masses de lien social quoi.
La joie bien connue du petit café autour de la machine le matin : « alors toi Josiane t'as regardé quoi à la télé hier ? ». Le bon temps.

Tout ça, pour en venir au fond du problème : 

Dites-moi comment on fait à Paris, quand on est maman, qu'on a plein de choses à gérer à la maison, mais qu'on a quand même envie de bosser un peu, histoire de s'aérer les neurones et de mettre du beurre dans les épinards.
ET qu'on est complètement paralysée par le cercle vicieux, à savoir :

_ pour trouver un job il me faut une garde à temps plein,
_ pour cette garde à temps plein, il me faut du fric,
_ donc un job qui rapporte plus que 1200 euros mensuels, sinon l'opération est nulle,
_ et encore faut-il trouver une nounou à temps plein et ça court pas les rues.

mais attention, pas un job trop prenant sinon :
  1. tu vois pas grandir tes mômes,
  2. tu te suicides à la maison entre les courses et la paperasse,
  3. ça te coûte encore plus, car il faut que tu embauches une étudiante pour aller chercher ton môme chez la nounou (qui finit à 18h max) et gérer le dîner, coucher, etc, en attendant que tu sortes du taf et rentres en métro vers 20h30 (donc là c'est 1500 euros mini de budget nounou, cooooool).

Non vraiment je vois pas comment sortir de ce plan foireux.

Et je m'indigne (le mot est à la mode,c'est l'occasion) qu'à Paris rien ne soit prévu et pensé pour faciliter la garde des enfants et l'accès des mères au travail.
Que les carrières soient réservées à celle qui sont prêtes à ne pas voir leurs enfants ou bien à ne pas en avoir.
Que le travail tout court soit réservé à celles qui gagnent suffisamment d'argent pour pouvoir payer des nounous sans compter.
Que tu doives forcément choisir entre profiter de tes enfants et avoir un travail qui rapporte.

Et qu'entre les deux, il n'y ait rien.
Le néant.

Et comme de plus en plus dans les grandes villes, on vit éloigné de nos parents, l'option grand-mère garde bébé se fait rare...

Et voilà des hordes de mamans qui retournent au foyer, bon gré mal gré.

Bravo. La belle libération de la femme, qui rentre docilement à la maison parce que c'est plus rentable.

Moi j'ai la chance d'écrire, c'est une activité qui permet de continuer de chez soi, c'est déjà ça, mais pour les autres ?

Quelles solutions ?

Je lance un appel au compromis, à la demi-mesure. Vite. 

Le monde est fou et moi, et bien, je ne veux pas sombrer avec lui.

Commentaires

  1. moi je propose un 80% ds la fonction publique: tu bosses par le mercredi et t'as assez de congés pour poser les vacances scolaires :)))

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. j'y ai pensé!! mais il faut être fait pour ça et surtout y en aura t'il pour tout le monde ? ;-)
      des générations de mères dans la fonction publique...c'est pas le maxi choix mais c'est une solution !!

      Supprimer
  2. Moi je propose puisque la vie parisienne est pourri
    Que "sous le ciel français." c'est tout pourri aussi

    que dans les chiottes le patron y est aussi
    que dans quelques temps ça sentira le roussi

    daler voir aye!lleur, l'herbe est toujours plus verte chez les autres...

    RépondreSupprimer
  3. Rhooooo, le mauvaise esprit....
    alors ça y est, on ne peut plus vouloir que les choses bougent dans un domaine sans qu'aussitôt on déforme nos propos en les caricaturant ? on ne peut donc plus réclamer du changement dans la situation des mères qui travaillent (ou cherchent à) sans être accusée d'un pessimisme honteux, voir d'être dans l'aigreur et la déprime totale ? et bien non, j'adore Paris pour d'autres raisons et je ne la quitte pas, je l'aime trop. Tout pareil pour la France d'ailleurs. et c'est parce qu'on aime vivre quelque part, qu'on doit se battre pour continuer à y vivre bien, décemment.
    je ne crois pas avoir dit que c'était mieux chez les autres, en tout cas je ne l'ai pas constaté. Et de toute façon, ce n'est pas mon propos, c'est ici et maintenant que nous avons un problème et ce n'est pas en mettant tout le reste dans le sac du "tout pourri" que ça fera avancer le débat...
    alors promis, un prochain billet sera pour chanter les louanges d'un autre aspect de la vie parisienne, parce qu'à Paris il n'y a pas que des mamans qui galèrent, y a de la joie aussi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. trop fort la reponse lavait ka le signe sa putain de critique, t es trop fraiche

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés