Supers et célibataires : cherchez l'erreur. Petite leçon de communication en mode 2.0 ou comment le fameux message « cochon mais classe » nous a tuées
Chose promise, chose due.
Alors voilà, il est grand temps de
s'intéresser à nos amis les hommes.
À leurs petites manies. À leurs modes de
réaction.
Et de tenter, autant que faire se peut,
de décoder quelques-uns de leurs comportements.
Et cela pourquoi je vous le demande ?
Pour nous permettre, à nous, nanas belles, drôles, sexy et
indépendantes de répondre à cette éternelle question : MAIS
POURQUOI BORDEL LE CELIBAT ?
Autrement bien nommé : « mais
où j'ai merdé pour me retrouver toute seule avec le tic tac
biologique qui commence à s'affoler ? »
Il va donc falloir s'efforcer de
dégager les grandes lignes.
Attention place au coaching !!
Leçon numéro 1 (justifiée par
les événements récents dans les vies amoureuses des femmes de ma
vie) : l'Art de jouer du sms ou comment la drague version 2.0 a
pourri tous nos repères.
Soit l'art de foirer une relation dès
l'origine, en adoptant forcément les mauvais comportements.
Car OUI mesdames, codes il y a.
Et bien que je voie tapis dans l'ombre
les ayatollahs de la similarité hommes/femmes, tous prêts à me
sauter à la gorge, mon devoir de vérité et de vous informer qu'il
y a parfois un océan d'incompréhension entre eux et nous et que
certains vieux clichés ont la vie dure.
Et se vérifient encore et toujours.
Premier exemple très éloquent, les
allusions aux sexes :
Vous êtes jeunes, fun, et forcément
libérées avec vos corps (on vous le souhaite en tout cas) et vous
vous dites, puisque l'ère de l'égalité homme/femme est arrivée,
soyons fous, crâmons nos strings et assumons : nous allons jouer
au petit jeu du sms « cochon mais classe » (dixit la
terminologie employée par une chouette nana de mes amies afin de
justifier un égarement érotique du dimanche soir).
L'idée c'est donc que :
_ soit vous avez envie de jouer un
petit jeu érotique et provoc' avec ce jeune homme fraîchement ferré
dans un bar et êtes prête à en assumer les conséquences.
À savoir, (et ne faites pas
l'effarouchée) avoir avec le mâle susmentionné un rapport cochon
qui ne sera pas forcément classe, m'enfin si c'était le but,
pourquoi pas.
_ soit le but secret (souvent assumé
devant vos copines, votre mère, votre chat) mais jamais devant
l'homme de peur de le faire fuir, c'est de vous caser et de faire des
mouflets bavants et joufflus, bien accrochés avec leurs petits bras
potelés au cou de leuuuur pôoopa.
Et là, mais laissez moi vous dire que
vous allez droit dans le mur.
Attention, chagrins en vue, pots de
glaces, kilos, crises d'acné et l'intégralité de « sous le
soleil » en rediff le week-end (ça fait mal hein ?).
Dans ce cas l'échange de sms façon
femme libéré à plusieurs conséquences :
_ vous êtes une militante et ne
voulez rien lâcher :
l'homme doit vous prendre comme vous
êtes et pis c'est tout.
Vous êtes trash et il a intérêt à
vous épouser comme ça.
J'admire la tentative, mais tous les
indicateurs sont formels, les 3542 femmes interrogées se sont
lamentablement vautrées à cette petite lutte de pouvoir.
_vous vous êtes senties obligées de
jouer ce petit jeu parce qu'à force d'entendre partout que si tu ne
jouis pas aux premiers effleurements et que tu ne cries pas comme une
actrice X, tu n'es pas une vrai fille sexy, et que c'est ça que les
mecs attendent.
Que pour leur plaire, il faut leur
dire qu'on a pas froid aux yeux. Sur le mode : « j'aime ça
t'as vu ? je suis une bombe moi ».
Alors qu'au fond, vous vous êtes
senties excitées et vaguement flattées les deux premiers sms, et de
plus en plus mal à l'aise les 12 suivants, enfermées dans un mode
d'échange qui ne vous va plus et qui a surtout conditionné vos
rapports.
Parce que oui c'est moche, c'est pas
très moderne ou je ne sais quoi, d'ailleurs c'est même un peu réac'
n'ayons pas peur des mots, mais rares sont les mecs qui voient autre
chose ensuite dans la relation quand elle a commencé comme ça.
Ça ne veut pas dire que les histoires
où le sexe arrive vite ne fonctionnent jamais, ça c'est faux, nos
expériences le prouvent (et qui n'a jamais vu un couple attendre 6
mois pour se toucher et se séparer après 2 ans de mariage, comme
quoi ça n'est pas une garantie).
Mais il y a une nuance essentielle
entre l'existence du désir et du sexe dans une rencontre et le fait
de mettre ces échanges là au premier plan des correspondances, sms,
mail, et tchat en tous genres.....
Combien de nénettes de mon entourage
ont cru ces derniers temps appâter le chaland en lançant des
perches très osées, ou en répondant à des demandes très
explicites sans s'en offusquer, et se sont retrouvées dépassées
par ces échanges ou à tout le moins dépitées par la suite des
événements.
Les mecs n'ont proposé que ça, et
n'ont attendu que ça, de ces relations épistolaires d'un nouveau
genre.
Et à leur décharge, ils n'avaient je
crois, même pas envisager faire souffrir ces nanas, bien convaincus
qu'ils étaient, qu'avec un personnage pareil, ces filles
n'attendaient pas plus et avaient l'habitude que ça se passe comme
ça.
Alors qui est fautif ? Qui a
menti ?
Tout le monde un peu sans doute.
Nous, les femmes, en confondant comme
des ados le désir sexuel, qu'il est finalement très facile
d'éveiller chez un mâle, avec le désir de nous, qui est bien plus
subtil.
Gavées des codes relayés par les
médias en tous genres, on a cru pouvoir exister enfin dans les yeux
des hommes, parce qu'ils nous regardaient tout « érectants »,
oubliant par la même (et faites pas les surprises), que nous savons
toutes que « t'es bonne » n'a jamais été un
compliment....
Et les hommes aussi sont fautifs.
Fautifs de ne pas se dégager de
certains clichés ancestraux, de vouloir une fille coquine mais qui
ne le dit surtout pas trop fort et qui ne l'a jamais été que pour
eux : « sois chienne mais ne le montre surtout pas
chérie, tu es une oie blanche et pure ».
Qui se mentent sur le pathétique de
leur collectionnite aiguë de conquêtes, espérant qu'on ne verra
pas ainsi, qu'eux aussi finiront chauves, bedonnants et désespérément
seuls.
Mais c'est comme ça que ça
fonctionne, alors maintenant c'est une question de but recherché :
_ soit on veut prendre du bon temps et
on ne craint pas de se casser les dents et dans ce cas, allons-y
gaiement, le texto « cochon mais classe » a la part
belle !
_soit on veut plus, et il va falloir
prendre en considération certains modes de fonctionnement de nos
amis les hommes, et mettre de l'eau dans son vin.
Si on veut jouer le trash parce que ça
nous fait frétiller, on se calme deux secondes, surtout dans les
premiers temps d'une histoire.
Et on recadre dare dare tout ça
sur le reste de notre personne, notre beauté bien sûr, mais tous
nos autres talents (oui le sudoku ça compte comme talent).
Et si on s'était sentie obligée de se
créer un personnage sulfureux ou libéré pour faire comme les
copines, alors qu'au fond on ne se reconnaît même pas là-dedans et
qu'on se rend compte qu'on a confondu donner envie à un homme de
nous fréquenter et proposer à un homme de nous essayer,
et bien on arrête tout, on assume ce qu'on est, ce qu'on veut.
Et les mecs qui fuient n'étaient de
toutes façon pas à la recherche de la même chose que nous.
Un bémol cependant, il ne s'agit pas
non plus de s'emballer et de répondre : « t'aimes les
Renault espaces et les pavillons en banlieue ?» au premier
mec qui vous propose un verre.
Enfin voilà je ne sais pas si j'ai
trouvé des solutions, en tout cas le constat est fait, et j'espère
avoir fait avancer le débat ! (rire caustique)
Suite au prochain épisode, Rome ne
s'est pas faite en un jour et ferrer un homme ça se bosse un peu
quoi.
Alors sois sage......et pose ce
téléphone...
Analyse ma foi très intéressante et chargée de vérités. Mais alors j’ai une question, chère analyste des relations humaines inter-sexes en ce 21ème siècle.
RépondreSupprimerQu’en est-il lorsque la femme, fière de cette liberté acquise, qui (durant sa quête du prince charmant, car oui, je ne vois aucune contradiction, ni même le soupçon d’un paradoxe, à ce qu’une femme dite « libérée » (ou « grosse salope », c’est selon le public) croit encore au prince charmant ! Toujours est-il, que la course peut s’avérer rude et périlleuse, ainsi, il est parfois bon de s’autoriser une pause (peut-être même dans un esprit de préparation à la rencontre du fameux susnommé), de lâcher un peu la pression et de s’offrir, à partir d’un sms « cochon mais classe », une nuit revigorante.
Et, ma question est la suivante, qu’en est-il lorsque le coup d’un soir nous réveille avec une demande en mariage ? Et pourquoi alors dans cette asymétrie, la femme libérée devient une briseuse de cœur, une effrontée, une joueuse avec les sentiments de son prochain, et qui peut avoir le plaisir de s’entendre dire : « Non mais vraiment, t’es pire qu’un mec, j’te jure !?! », tandis que dans l’asymétrie inverse on est dans une quasi normalité (de fait, la remarque précédente parle d’elle-même), c’est une banalité, « Ouai, c’était prévisible, et puis tu sais les mecs, blablabla (il existe toute une flopée de bons arguments que nous assènent les bonnes copines dans ces moments de déceptions, et ne sais pour lequel opter)… ».
Bref, que peut-on en conclure… Que dans cette recherche de désir sexuel, les sentiments du deuxième sexe se doivent d’être aussi malléables que son corps ? Cela signifie-t-il qu’une femme ne peut pas jouir d’une relation charnelle éphémère dénuée de sentiments (amoureux j’entends, car il me semble qu’il y a dans une majorité des cas un sentiment de respect) ? Ou est-ce juste une exception qui confirmerait une certaine règle ? Ou encore la présence d’un référent culturel « macho » peut-être davantage présent sur le continent latino ? Ou tout simplement une erreur de casting ?
A qui la faute, je vous l'demande...
Merci pour ton commentaire qui nous donne un éclairage supplémentaire et au combien juste !
RépondreSupprimerComme je suis d'accord avec toi !
Bien entendu une femme peut n'avoir envie que d'une aventure éphémère (que ce soit dans l'attente du prince ou tout simplement parce que le package couple/mouflets/labrador ne la fera jamais rêver... (il faudra d'ailleurs dans un futur post évoquer cette question de la pression sociale sur les femmes à ce sujet!).
En l’espèce, il est vrai que mon propos concernait des circonstances bien particulières (et récemment vécues ;-) ) ou on a envie de se poser un peu dans les bras du beau mâle en question.
Mais il n'en demeure pas moins effectivement que dans une rencontre (d'un soir ou plus) il y en a toujours un qui va pouvoir se voir attribuer le rôle du méchant si le souhait d'en rester là est unilatéral .
Mais ça c'est la règle du jeu.
Alors hommes et femmes sont bien égaux devant ce risque. L'homme savait bien aussi qu'il se lançait dans un petit jeu sans garantie !
Il semblerait donc que ces messieurs ne soient pas tout-à-fait prêts à ce qu'on leur applique le même tarif qu'à nous !!