La culture du paradoxe ou comment je découvre que je ne suis pas un homme...


Alors quoi ? Non vraiment croyez moi la vie est drôle.

Si on se donne la peine de ne pas perdre le sens de la farce il y a moyen de se poiler.

Voyez-vous, je me suis souvent demandée si notre génération était tragique ou bien terriblement comique.

Je crois que j'ai un embryon de réponse, elle est anormalement agitée par des choses futiles et désespérément indifférente à des questions fondamentales.

Et le pire dans toute cette histoire c'est que tous se morfondent et agonisent à l'idée de passer à côté de ce fameux bonheur édulcoré. Autrement bien nommé dans les confessions de midinette « tourbillon de sentiments contradictoires » (sic) et je m'y connais en midinette.

Bah oui, on n'échappe pas aussi facilement à la règle...

La règle, c'est celle qui veut qu'on soit tous un peu le produit de notre époque, même si on prend des poses de contestataire et qu'on a au moins le mérite d'essayer de se dépétrer de tout ce fatras identitaire.

Ah oui, j'oubliais, le "jeune",  produit d'une famille, d'une fratrie, d'une génération, il en a lourd dans le sac à dos. Génération scolioses. La colonne vertébrale d'une génération qui s'entortille sous le poids d'un héritage légèrement encombrant.
Chaque jour je suis le modeste observateur de ma propre aliénation aux pressions ambiantes : médiatiques, spirituelles, morales, scolaires, familiales et que sais-je encore ?

Je me sens pourtant étrangement consentante.

La culture du paradoxe érigé en art de vivre.

Alors à quoi bon me direz-vous ? Pourquoi vouloir à tout prix changer ? Pourquoi appeler de ses vœux à la révolte ?

Et bien parce qu'autour de moi, ça chante (un peu), ça ris (beaucoup), ça trinque (passionnément), mais ça pleure aussi.

Je suis une femme, à ce qui se raconte (il paraît que c'est comme ça qu'on doit dire quand on approche la trentaine) et je vis entourée des femmes de ma vie.

Elles ont toutes du charme, sont souvent spirituelles, ont plein de projets, elles sont en un mot les "actrices du monde de demain" comme aiment à le dire les politiciens (mais je ferme les yeux dix secondes et demain c'est déjà aujourd'hui !) et elles souffrent.
Elles souffrent aujourd'hui, demain, hier.

Le beau sexe pleure de ne pas jouir comme promis de sa belle libération.

Voici donc l'eldorado, être une femme devenue femme en devenant un homme qui ne veut surtout pas qu'on l'empêche d'être féminine mais bordel rappelez moi ce que c'est déjà la féminité ?

Gamine j'avais intégré que j'étais une fille (ça se voit non j'ai pas le même zizi que les garçons ?) mais ça n'allait pas plus loin, pour le reste j'ai longtemps cru que j'étais un mec ou qu'un mec était comme moi, en tout et pour tout, enfin qu'il n'y avait aucune différence, sans aucune conséquence.

Enfin je crois qu'en réalité je ne m'étais pas posée la question.

Bref un non problème.

Autant dire que le réveil a été rude, parce que tenez-vous bien, j'ai bientôt trente ans et j'ai fait une découverte étonnante : je ne suis pas un homme.

Oh j'avais bien eu quelques indices, mais j'étais bien infoutue de dire si c'était des questions de différences individuelles de caractère ou si quelques éléments fondamentaux étaient en jeu.

Non pas que j'ai tranché définitivement cette question aujourd'hui, si j'avais réussi il n'y aurait plus de paradoxe et si vous suiviez un peu vous sauriez que c'est congénital...

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