Déposer son gamin à l'école à Paris....

Déposer son gamin à l'école le matin à Paris, c'est un peu comme prendre le risque de sourire à un vendeur de chez Colette, ça équivaut à assumer de passer 50% pour un blaireau, 50% pour un malade.
Déjà t'arrives il y a plusieurs types de gens à identifier, à qui t'adresses tu malheureuse!?
Une maman overbookee? Un père suédois hyper dispo? Une nounou? Une mère au foyer/hyperimpliquee/quoi t'es pas au courant que c'est Marie-Christine la présidente des Parents d'élèves??!
Bref, tout un univers à appréhender.

Moi bêtement (comme toujours quoi) je débarque la fleur au fusil prête à embrasser la terre entière! Que nenni ma grande!
Les gens sont plutôt de bonne volonté mais ils sont désappointés, désarmés, quand on leur sourit.
Le matin, un sourire à Paris c'est louche.
Dans la cohue des rues aux alentours de l'école, les gens se pressent et ne sont pas disposés à l'échange de civilités. Ce matin même, les bras chargés d'un mouflet grassouillet et fainéant comme pas deux, mon mari avance vaillamment jusqu'au portail. Une dame visiblement très concentrée sur son objectif lui fonce dessus, lui diplomate, s efface les bras bien encombrés pour la laisser passer avec un large :" je vous en prie allez y!" assorti d'un sourire encourageant les bonnes volontés (ne lui en tenez pas rigueur il a été scout c'est plus fort que lui).
Et puis rien.
Si, un grognement, un pas qui s'accélère et lui, comme deux ronds de flan à devoir expliquer au gamin que c'est pas normal mais qu il y'a des gens tu vois qui font pas comme on te rabâche toute la journée (à savoir sois poli dis pardon bla-bla-bla) mais qui sont un peu des brutasses.
Alors bien sur, ils sont pas tous à ce degré les gas du quartier hein faut pas croire, y en a même qui m ont répondu quand j ai dit bonjour, mais je vous assure après une petite seconde de surprise, comme si tout ça n était pas très naturel finalement.

Mais qu est ce que c'est, ces gens là qui disent bonjour ça va tout ça tout ça, alors qu'on les connait même pas et qui nous doivent même pas d'argent. C'est louche.
Donc je disais grosso merdo, souvent ça décoince rapidement le sourire en face. Mais c'est pas fluide fluide tout ça.

Vous me direz y en a bien qui s'embrassent, devant l'école, des mamans bien peignées. Mais les groupes ont pas l'air facile d'accès et je vois régulièrement en observant le soir à la sortie le petit manège des mondanités, certaines petites mamans timides tenter des percées et se faire rabrouer par celles du groupe des mamans qui se connaissent (le poney club? Les gamins ensemble depuis 5ans? Le rotary? Le cathé? L atelier macramé ? Le même avocat pour leur divorce? Je l'ignore mais elles ont un lien.)
Moi c'est pas la timidité qui m étouffe et malgré tout je trouve ces exclusions étranges. C'est un peu comme dans la cour de récré en fait, rien n a changé depuis les bancs de l ecole, il y a les bandes et des codes à maîtriser.
En discutant de ci de là avec des parents qui n ont pas fui face à des sourires, je tente de comprendre comment le parent parisien en est arrivé là et je crois bien que cette étude sociologique sera passionnante à mener! Heureusement que nos gamins signent pour 15 ans d'école!! Ça nous laisse le temps d'observer!!

Il demeure une question tout de même, comme ça paf au début du questionnement, qui peut tenir lieu de problématique, comment va-t on élever nos enfants dans l'idée d'être polis, souriants, ouverts aux autres, et surtout heureux d'être là ici et maintenant, si nous-même ne sommes pas capables de prendre une minute le matin pour saluer les parents de leurs copains de classe?

Car ne l'oublions pas, loin des discours et des idéologies pédagogiques, nous sommes et restons à travers nos actes quotidiens, leur premier exemple à suivre.....





















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