Chronique d'une insatisfaction annoncée...
A quel moment avons-nous perdu le sens commun dans les relations amoureuses ?
C'est comme si plus nous avions eu de
responsabilités à l'extérieur, plus nous avions été incapables
de savoir doser en ce qui concerne notre vie privée.
Je n'ai hélas pas de conclusions, simplement des pistes... Les femmes de ma vie et moi, on a perdu le mode d'emploi de la béatitude dans l'accord : mon mec/mon job/mes envies de famille.
Non pas qu'il n'y ait pas de couples
qui fonctionnent autour de moi (Dieu merci!) mais nous sommes paumées
au milieu de ce que nous croyons vouloir et prisonnière de ce que nous
« pouvons » vouloir.
Je me suis donc demandée ce que les
femmes attendaient des hommes aujourd'hui...
Contrairement aux idées reçues les
femmes cherchent un homme qui n'existe pas. Il n'existe pas parce qu'il n'a pas de
place dans notre société.
Si l'homme idéal version 2.0 doit être
drôle, intelligent, sensible, à l'écoute mais aussi viril,
rassurant, protecteur et bien entendu riche, tout en étant un père
disponible...à part un héritier qui n'a pas de problème avec sa
mère et a suivi une analyse réussie, ça va être difficile à
trouver.
Et au fond, si on nous écoute, est-ce
qu'on en veut vraiment de cet homme parfait ?
Ou est ce qu'il existe dans nos
imaginations simplement pour nous permettre de demeurer insatisfaites
de nos congénères et pouvoir le brandir, étendard justifiant nos
reproches d'imperfection ?
Ce serait donc cela la nouvelle
hystérie. Nous voici obsédées par l'idée de séduire et en même
temps malades d'angoisse à l'idée de ne pas être casées.
Et puis finalement nous sommes bien
incapables de définir ce que nous voulons vraiment, nous.
Ce que les autres femmes voudraient ?
Ce qui leur ferait envie ? Mais que veulent-elles ces autres
justement ?
Nous n'en savons en réalité pas grand
chose puisque le mensonge est collectif.
Nous croyons savoir à travers un
message télévisuel et journalistique ce qui constitue l'envie des
femmes, la norme, le critère de choix.
Mais en réalité, puisque nous, nos
amies, nos mères, toutes nous sentons obligées de véhiculer et de
renvoyer une certaine image de réussite du couple et de la vie de
femme, image que nous croyons être la plus désirable pour nos
congénères, que nous tirons pourtant d'un bourrage de mou
orchestré par la bien-pensance du « sexuellement
correct », quelle est alors la réalité de nos désirs ?
Avant le schéma semblait plus simple.
Une femme devait se soucier de trouver un mari pour devenir
quelqu'un, à savoir une épouse accomplie et bien entendu une mère.
Du haut de mon 21ème siècle cela a un
goût de terreur, d'avilissement. Ça ne devait pas l'être toujours
bien sûr, il y a bien du y avoir des femmes heureuses de ce statut
et de la protection que cela pouvait apporter.
Mais pour celles qui rêvaient de
plus ? De plus de liberté, de plus de perspectives ?
De découvrir le monde ailleurs,
différemment...
Il fallait conquérir cette belle
liberté.
Qu'en a-t-on fait ? Avons-nous su
l'apprivoiser ?
Dans un sens oui bien entendu, tant de
réussites et d’œuvres féminines laissent la réponse à cette
question sans appel.
Mais pourquoi donc alors cela ne suffit
pas ? Pourquoi donc cela ne convient toujours pas ?
Où est -il cet eldorado de la femme
enfin maîtresse de ses choix ?
Bien sûr, l'égalité reste à
conquérir dans bien des domaines, et il s'agit aujourd'hui plus que
jamais de ne pas se disperser dans des luttes d'ego entre sexes pour
se concentrer sur les véritables combats qu'il reste à mener.
Je me fous que l'on m'appelle
« Mademoiselle », je déplore qu'on doute de ma capacité
à gérer des situations à gros enjeux comme un homme.
Néanmoins je ne trouve pas la paix
dans ce nouveau compromis destiné aux femmes qui souhaitent être
plus que des femmes « de ».
Parce que ne pas être la femme de
quelqu'un qui a construit quelque chose me déçoit tout autant que
de ne pas être celle qui a elle même construit.
Nous sommes à la recherche de la place
dans une bulle pour deux ego.
Deux ego bien développés qui ne
demandent qu'à jouer à qui à la plus grosse.
Eh oui, peut-être je peux exiger
d'être l'égal de l'homme sans rêver d'en être un. Sans singer
l'homme, sans finalement le déposséder de ses traits de caractères
et de ses sursauts hormonaux.
Car si les hommes doivent apprendre à
laisser libre cours à leur « sensibilité » et les
femmes oser avoir « des couilles », il ne s'agit pas pour
autant d'annihiler les différences et les rôles car entendons nous
bien : je m'aime vraiment beaucoup, mais je n'ai définitivement
pas du tout envie de faire l'amour avec moi-même.
C'est donc par là que se situe le nœud
du problème : je veux donc un homme qui me traite comme un
femme, qu'il faut rassurer et protéger, et en même temps, il doit
me laisser la place d'être le chef de file.
Certaines femmes prennent le
contre-pied de tout cela et retournent à la maison auprès d'un mari
protecteur du foyer et elles retrouvent leurs enfants, leur rôle
domestique à temps plein et échappent à la pression d'un monde
professionnel qui ne laisse pas de place aux mères de famille.
C'est à partir de là, qu'après avoir
trimé pour arriver à leur place, certaines monteront leur boite et
bosseront à domicile, d'autres se mettront aux confitures dans la
joie.
Et d'autres, dont je fais partie,
resteront coupables de ne pas trouver leur joie dans la préparation
de purées bio pour nourrissons. Et aussi parce qu'un allaitement
permanent jusqu'à 12 mois ça prend du temps et de l'énergie, mais
ça peut parfois ne pas suffire pour s'éclater.
L'OMS est fière de toi, mais toi, tu
aimerais surtout remettre un vrai soutif...
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